Fondue & EuropaPark ? Besoin de vous parler...
Ce week-end aura certainement été une des plus belles surprises, de loin le meilleur anniversaire de ma vie et des moments qui resteront à jamais gravés en moi alors encore un million de merci !
Durant ce week-end - très diététique entendons-nous - j'ai eu l'occasion de passer par la case fondue, que je n'avais plus mangé depuis pratiquement un an et dieu que c'est bon !
J'avais peur pour bébé estomac sachant que le fromage c'est lourd, que c'est salé et que je ne peux pas boire en même temps, que le pain et les pommes-de-terre ça bourre et qu'une grosse journée m'attendait le lendemain (j'avais peur d'être malade). Et au final, comme vous pouvez vous en douter puisque je suis encore là, tout s'est bien passé ! Enfin pour moi tout du moins (jojo, spéciale dédicace...). Le fromage étant à l'état liquide, je n'ai pas d'autres mots que "ça glisse". Et j'étais étonnée de la quantité que j'ai pu manger. Comme quoi, tout dépend de la texture de l'aliment. Que ça m'avait manqué !
Puis, le lendemain, direction EUROPAPAAAARK !!!
Et là, j'ai réalisé un rêve de plusieurs années : Refaire le Silver Star ! J'étais tellement sûre (...) de pouvoir rentrer dans le siège du manège que je l'ai essayé à l'entrée de l'attraction pour ne pas me payer une honte monumentale au moment du départ... !
Et ça passe !!! Enfin !!! Après tant d'années où je n'avais pas pu le faire pour diverses raisons, y compris mon poids et ma morphologie. Ça peut paraître stupide, mais j'ai enfin l'impression d'être "normale" même si je sais qu'il y a encore du chemin. Mais pouvoir rentrer dans des attractions sans problème, pouvoir me mouvoir correctement, tenir une journée sans me plaindre de ma sciatique, de mon dos ou de mes hanches (enfin si, soyons honnête, je me plains sans arrêt mais plus pour ça), c'est un sentiment que je ne croyais plus pouvoir revivre.
Toutefois, un sentiment m'envahit. Celui de la culpabilité. J'ai l'impression d'être mielleuse, de dire sans arrêt que tout va, que tout passe, que tout est parfait. C'est pourtant mon ressenti. Mais j'ai l'impression de me "vanter" (est-ce le bon mot ?), de me mettre en avant sans arrêt, même dans mes articles (bon, après il s'agit de mon blog, je ne pourrais pas trop y parler de Pierre, Paul ou Jacques). Je me sens coupable de cette chance que j'ai, encore plus depuis ce week-end. Je pense que bon nombre d'opérés comprendront mon sentiment.
Ce sentiment de ne plus trop oser dire combien on a perdu récemment sans que cela passe pour de la vantardise, d'avoir l'impression que le monde tourne autour de soi sans qu'on le veuille même si c'est faux car cette opération devient le centre de l'attention lors des discussions de par la "curiosité" des gens (que je peux pourtant totalement comprendre), l'impression de passer pour une folle parce qu'on ne se rend pas compte de sa morphologie actuelle, l'impression de devoir contrôler chaque mot, chaque geste et se censurer au maximum.
Et surtout, je suis lasse. Lasse de parler de moi (c'est un total paradoxe en tant que blogueuse je le sais). Lasse qu'on me demande chaque jour comment je vais alors que la seule chose que j'essaie de savoir, c'est surtout et avant tout comment va mon interlocuteur.
Je suis passée par des périodes de noir intense. Vraiment. Des moments où je me disais que redevenir heureuse était impossible. Des moments de doutes. Que j'avais des rêves, oui, mais que je ne les réaliserai jamais. Que je n'étais pas assez forte. J'en ai bavé, on m'a fait douter de moi, on m'a enlevé (et d'ailleurs je ne l'ai toujours pas récupéré) ma confiance en moi, en mon avenir. Ça fait partie des expériences de la vie (qui n'est pas passé par là ?) et j'en ressors peut-être plus forte et mieux armée et entourée.
Mais cette année, tout a changé. J'ai réalisé et je vais réaliser des rêves, des projets longtemps attendus. Si cela avait été sur plusieurs années, cela aurait semblé bénin. Mais tout arrive si vite. Je m'en sens coupable. J'ai l'impression de ne pas mériter ça même si je me suis battue pour. Et surtout, il y a cette question incessante de "quand est-ce que la roue tournera" ? En réalité, elle a déjà tourné et j'ai du mal à le comprendre. J'ai souvent tendance à oublier les mauvais moments et à garder les bons ce qui m'empêche d'être rancunière (enfin du moins je fais pas la gueule 1000 ans...) et c'est pas plus mal. J'avais donc oublié ce par quoi j'étais passée et les épreuves que la vie m'avait envoyé. J'avais donc de la peine à me rendre compte qu'elle avait tourné cette roue, mais en bien.
Cela attise bon nombre de jalousie, j'en suis consciente. J'en ignore certaines et en nie d'autres. Je me réfugie auprès de mon entourage, de leur amour et de leur sincérité. Pourtant, j'en arrive au point de m'en excuser auprès de vous. De m'excuser d'être heureuse, d'être accomplie, d'être complète et sereine au jour d'aujourd'hui.
J'ai toujours demandé à mes proches de me retourner une paire de claques si j'en venais à changer, à devenir narcissique, vantarde et j'en passe. Je n'en ai pas encore reçu, ce doit être encourageant...
Je pense que le jour où je réaliserai que même si j'ai perdu du poids au travers de mon opération et non pas par moi-même, cela ne fait pas de moi quelqu'un de faible, que je ne démérite pas plus qu'un autre et j'en passe, je serai plus en paix avec moi-même. Reste à travailler dessus.
Enfin voilà, j'avais envie de me confier et de mettre "sur papier" mon ressenti pour être plus légère. J'espère simplement que ça marchera.
Bisous, bisous !